Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Communication 1998-1999, coordinateur du forum national du dialogue du 6 juillet 2019, a affirmé samedi que le dialogue est la voie la moins coûteuse et la moins longue pour régler la crise politique en Algérie. « Rahabi a souligné que seules les élections peuvent donner de l’expression réelle de la volonté populaire ». Le dialogue reste la voie la moins coûteuse et la moins longue pour régler une crise de nature de celle que nous vivons aujourd’hui, a-t-il, affirmé dans une interview à Radio France internationale (RFI). Il a estimé qu’il est temps de mettre en place les mesures arrêtées par le Forum national du dialogue pour aller à l’élection présidentielle. Pour le coordinateur de l’instance de gestion du forum, seules les élections peuvent donner de l’expression réelle de la volonté populaire. « Ce n’est pas un accord politique qui va refléter la volonté des Algériens. Le pays se trouve dans un vide constitutionnel qui s’aggrave et l’impasse politique devient chaque jour plus grande ». at-il indiqué. « Nous avons convenu de sortir avec une plateforme qui pose les mesures de confiance et d’apaisement que le gouvernement doit prendre avant d’aller au dialogue et qui propose également une instance qui organisera les élections, réviser le fichier électoral, gèrer les élections et contrôler la proclamation des résultats par cette instance qui se substituerait dans ce cas précis, au Conseil constitutionnel qui a perdu toute forme de crédibilité, a-t-il expliqué.
Les élections présidentielle exigent la transparence
Rahabi a estimé par ailleurs, que l’élection présidentielle ne se réalisera pas à toutes les conditions. « Il faut qu’il y ait une ambiance, un environnement favorable et il faut que les Algériens soient convaincus que leurs voix ne seront pas volées. Il faut que les Algériens soient convaincus de la transparence, de la régularité du scrutin, et ça n’est pas encore acquis« , a-t-il soutenu. Appelé à citer les mesures de confiance, Abdelaziz Rahabi a évoqué entre autres, la libération de l’audiovisuel public, la levée des entraves faites à l’exercice de la politique par les partis, l’arrêt des poursuites pour des délits d’opinion. a cet effet, M Rahabi a considéré qu’il y a des gestes très forts qui sont faits dans la lutte contre la corruption, mais il reste, a-t-il observé, la véritable » lutte contre la corruption qui se fera lorsque le système de gouvernement change. Cependant, le coordinateur du forum du dialogue national et ancien porte-parole du gouvernement qui a démissionné du temps de Bouteflika qui a semé le désordre institutionnel et constitutionnel, affirme que dans les conditions actuelles, les Algériens n’iront pas voter. Pour lui, ils sont devenus plus vigilants, plus exigeants et il est difficile d’établir aujourd’hui la confiance rompue entre le pouvoir et les citoyens. Mais il ne perd pas espoir en estimant que tout le monde y travaille dans ce sens, tout en avançant qu’il y a prise de conscience politique et également, une volonté partagée aussi bien dans le discours politique officiel que dans celui de l’opposition pour d’aller vers une solution politique et de retourner vers le processus électoral.
L’administration mise à l’index
En ce qui concerne la plateforme issue du forum national du dialogue, Abdelaziz Rahabi a indiqué que des résistances existent surtout dans les administrations qui ont pour habitudes de gérer les affaires publiques dans l’ombre des coulisses. » Les administrations sont réticentes aux changements parce qu’il y a des situations de rente, des intérêts qui sont touchés par cette dynamique de changement« , a-t-il expliqué. Le hirak a créé une sorte de demande très forte de transparence, notant entre autres que les slogans, qui reviennent le plus souvent lors des marches, concernent la corruption. » Les Algériens veulent contrôler les richesses nationales et ils savent qu’ils ne peuvent contrôler ces richesses que dans un système démocratique, avec une justice indépendante et une volonté politique de refaire tout le système en place « , a-t-il ajouté. La volonté politique a toujours manqué dans la lutte contre la corruption, a-t-il déploré. A propos des jeunes ayant participé au forum, il a reconnu qu’il a été très agréablement surpris par leur niveau de maturité et leur niveau de conscience politique. » C’est impressionnant. Leurs demandes sont essentiellement politiques, claires, bien structurées, bien formulées. Ils envoient un message très clair à l’opposition qu’au pouvoir. les jeunes ont rassurés que la transition est dans nos têtes, nous savons ce que nous voulons, et nous sommes en mesure de gérer cette période dans les meilleurs conditions que celle qui sont faite en place.
A.C