L’AlgĂ©rie accuse un retard dans la rĂ©utilisation des eaux traitĂ©es pour l’irrigation agricole et ce en dĂ©pit des efforts consentis par l’Etat pour son dĂ©veloppement, ont estimĂ© les experts ayant pris part mercredi Ă Blida Ă une journĂ©e d’études sur le thème.
DiffĂ©rents intervenants, au cours de cette journĂ©e technique sur la rĂ©utilisation des eaux traitĂ©es pour l’irrigation agricole organisĂ©e Ă l’initiative de l’Ecole nationale supĂ©rieure de l’Hydraulique, se sont accordĂ©s sur l’impĂ©ratif dĂ©veloppement des procĂ©dĂ©s permettant le recours Ă la rĂ©utilisation des eaux traitĂ©es pour l’irrigation en vue d’assurer une Ă©conomie de l’eau, ceci d’autant plus, a-t-on justifiĂ©, que le secteur agricole consomme plus de 60% de la production d’eau et des eaux souterraines.Sur un total de 700 millions de M3 d’eau traitĂ©s/an, seuls 150 millions de M3 sont exploitĂ©s dans l’irrigation agricole en dĂ©pit des efforts considĂ©rables consentis par l’Etat pour dĂ©velopper le secteur, Ă travers notamment la rĂ©alisation de 130 stations d’épuration des eaux, Ă l’échelle nationale, a indiquĂ©,  à l’ouverture de la rencontre, le directeur de l’Ecole nationale supĂ©rieure de l’hydraulique de Blida, Mustapha-Kamel Mihoubi.L’irrigation avec des eaux traitĂ©es touche seulement 11.000 ha de terres agricoles sur un total de 1,3 million d’hectares de terres irriguĂ©es Ă l’échelle nationale, a-t-il dĂ©plorĂ©.Dans sa communication, Fadhila Amour, enseignante Ă l’Ecole nationale supĂ©rieure de l’hydraulique, a axĂ© sur la qualitĂ© des eaux traitĂ©es » qui, a-t-elle fait observer, ne sont pas indiquĂ©es Ă tous types de cultures agricoles.Une majoritĂ© des stations assurent un traitement secondaire des eaux usĂ©es ce qui ne garantit pas la destruction de toutes les bactĂ©ries et microbes, a-t-elle relevĂ©, expliquant que ce type d’eau n’est pas indiquĂ© pour l’irrigation des cultures agricoles destinĂ©es Ă ĂŞtre consommĂ©es crues,tels que la tomate, la carotte, la laitue et le concombre. Les seules stations assurant un traitement de qualitĂ© des eaux usĂ©es sont celles d’El Kerma Ă Oran et d’Ouargla, a-t-elle fait savoir.
Le cadre juridique fait défaut
Mme. Amour a citĂ© parmi les facteurs ayant retardĂ© le dĂ©veloppement de ce secteur en AlgĂ©rie, comparativement Ă la Tunisie et au Maroc notamment, l’absence d’un cadre juridique pour organiser l’opĂ©ration et ce jusqu’a 2012, annĂ©e de la promulgation de deux arrĂŞtĂ©s interministĂ©riels fixant les spĂ©cifications des eaux usĂ©es Ă©purĂ©es utilisĂ©es Ă des fins d’irrigation et la liste des cultures pouvant ĂŞtre irriguĂ©es avec ces eaux.A cela s’ajoute le rejet de ce type d’eau par les agriculteurs pour des motifs sanitaires, selon leurs arguments. L’opportunitĂ© a donnĂ© lieu Ă la prĂ©sentation de l’expĂ©rience d’un nombre de wilayas en matière d’irrigation Ă partir d’eaux Ă©purĂ©es, Ă l’exemple d’Oran, oĂą près de 493 ha du pĂ©rimètre irriguĂ© de Melita 6.289 ha sont arrosĂ©s avec des eaux Ă©purĂ©es, contre 672 ha du pĂ©rimètre irriguĂ© de Hennaya 912 ha, selon les informations fournies sur place par le reprĂ©sentant de l’ Office national de l’assainissement, Hammache Abdelkader. D’autres expĂ©riences rĂ©ussies dans ce domaine ont Ă©tĂ© aussi prĂ©sentĂ©es par des reprĂ©sentants de l’université Vytautas-Magnus de Lituanie, un pays leader en la matière.De nombreux experts algĂ©riens et Ă©trangers du domaine ont pris part Ă cette journĂ©e d’études, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en Ĺ“uvre du programme de coopĂ©ration europĂ©en Erasmus, en collaboration avec l’universitĂ© Vytautas-Magnus et l’UniversitĂ© estonienne des sciences de la vie.Le programme a pour objectif principal d’encourager et de promouvoir les Ă©changes d’expertises et de connaissances en matière de recherche scientifique et d’enseignement supĂ©rieur entre les deux universitĂ©s, l’Ecole nationale supĂ©rieure agronomique d’El Harrach Alger, l’Ecole nationale supĂ©rieure de biotechnologie de Constantine et l’Ecole nationale supĂ©rieure de l’Hydraulique de Blida, a indiquĂ© Mustapha Boukhlifa, enseignant Ă l’Ecole nationale supĂ©rieure de l’hydraulique de la ville des roses.
N.A