La richesse du patrimoine musical kabyle a été mise en valeur, samedi soir à Alger dans un concert animé par les voix étoffées de Fella Assirem et Zoheir Mazari, accompagnés par l’Orchestre symphonique de l’Opéra d’Alger sous la direction du maestro Amine Kouider, devant un public nombreux. Accueilli à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïeh, « Musique kabyle symphonique », intitulé du concert, a permis à l’assistance de revisiter une dizaine d’œuvres de grands auteurs et compositeurs kabyles, présentées dans une distribution polyphonique qui a mis en valeur toute la richesse mélodique et rythmique que recèle cette partie importante du patrimoine musical algérien.Amine Kouider et la soixantaine de musiciens de l’orchestre ont d’abord interprété les pièces, « Dance Bacchanale » de Camille de Saint Saens (1835-1921), « Orientale » de César Cui (1835-1918) et « Marche slave » de Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893), avant d’entrer dans le vif du sujet avec « A Sidi Belwa » de Farid Braïk, au rythme dansant, rendue en instrumental, sous les applaudissements et les youyous du public.Faisant part au public, dans un ton timide, de son « immense plaisir de chanter sous la direction de Amine Kouider », Fella Assirem, en tenue traditionnelle et bijoux berbères, a mis en valeur toute son expérience de chanteuse confirmée, acquise, au fil des années, à la chorale « Nagham », puis au Chœur de l’Opéra d’Alger.Entonnant avec une voix suave, à la tessiture large, « Essendou » d’Idir, « Tirga’w’Fennane » de Cherif Kheddam (1927-2012) et « A yemma âzizen’ourets’rou » de Farid Ali (1919-1981), la soprane a enchanté le public, l’embarquant dans une randonnée onirique à trois stations qui ont marqué trois grandes époques de la chanson kabyle d’avant et après guerre.L’orchestre a ensuite interprété en musique, « Mara dyoughal » de Djamel Allem (1947-2018) et « Chemin de fer vuyurfan» de Amar Oukil, pour inviter ensuite, l’élégant Zoheir Mazari, mandole à la main, qui interprétera d’abord, sous les applaudissements d’un public qui a fini par céder au relâchement, un istikhbar qu’il a étalé avec virtuosité et un doigté de maître.
APS/AC