Le prĂ©sident de la chambre de l’agriculture de Bejaia, Arezki Isekounen revient sur la question du dĂ©veloppement de l’agriculture rurale.
un des agriculteurs chevronnés de la wilaya de Bejaia, du haut de ses 80 ans, continue de défendre le développement du secteur agricole. Interrogé l’Etat des lieux du secteur agricole au niveau local, le président de la chambre agricole de Bejaia, avance un chiffre qui dépasse 34500 agricultures enregistrés à leur niveau, 5000 hectares destiné aux céréales et 68000 oliviers, touchés dans une bonne partie par les feux de forêts. Le constat est amer. Les solutions tardent à venir.
Algerie62 : Vous allez organiser la fête des figues le vendredi et samedi 6 et 7 octobre à Akbou. Que pourriez dire au sujet du programme de cette fête de la figue de l’année ?
Arezki Isekounen : La fête des figues aura lieu à l’école primaire Ben Badis à Akbou. Il y’aura la figue sèche dans toutes ses variétés au premier lieu, ainsi que des produits du terroir, produits agricoles et de l’artisanat de plusieurs communes, comme Beni Maouche, Bouhamza, Akbou, Ouzellaguen etc.
Il est question également de l’organisation d’une journée d’information et de sensibilisation au profit des agriculteurs et du développement de l’agriculture local.
Effectivement. Au niveau de la wilaya de Bejaia. Nous voulons organiser une journée de sensibilisations cycliques dans un programme hebdomadaire au niveau de chaque commune rurale, dont Bouhamza, Thamokra, Beni Maouche, Beni Djelil et d’autres. Nous comptons fixer la date pour le mois d’octobre pour organiser la journée d’information et de sensibilisation au profit des agriculteurs des communes rurales qui souffrent de manque d’informations au point de perdre toute confiance et ne pas croire aux aides de l’Etat qui fait de grands efforts pour le développement de l’agriculture rurale.
Le programme vise la vulgarisation et partager l’information relative aux différentes aides et accompagnement de l’Etat au profit du développement de l’agriculture. A travers ces journées d’informations cycliques au niveau des communes, nous allons écouter les agriculteurs et communiquer avec les agriculteurs pour les informer de leurs droits et devoirs. Les agriculteurs vont connaitre la valeur administrative et les avantages de la carte d’agriculteurs. Les agriculteurs doivent connaitre les raisons de la mise en œuvre de cette carte d’agriculteur. Il y a ceux qui utilisent la carte agricole rien que pour avoir le visa. La carte de l’agriculteur est une carte professionnelle qui donne accès à plusieurs bénéfices et crédit agricoles. La carte de l’agriculteur possède un grand apport pour le développement de la production, l’assurance agricole, le cheptel, la céréale et plus pour les remboursements en cas de catastrophes naturelles etc. S’agissant des animateurs des journées d’informations et de sensibilisation, nous aurons les subdivisionnaires des daïras qui sont des ingénieurs en agronomie qui vont expliquer ce que l’Etat octroi comme aide et fond au développement agricoles des communes rurales. Ainsi les fellahs vont savoir et connaitre leurs droits et de voir et ce qui se passe réellement dans leurs environnements agricoles.
Justement les agriculteurs se sont plaints de plusieurs manques à commencer par le manque d’eau, manque de tracteurs, manque de l’électricité des engrais qui coute très cher au point de payer un quintal d’engrais à 18000 DA au marché noir au lieu de 7000 à 8000 prix normal.
L’Etat a donné l’électricité à l’agriculture dans les villages. Que ce soit à la commune Ighil Ali, Bouhamza et bien d’autres communes. Il se peut qu’il y a des agriculteurs qui n’ont pas cette information pour exprimer leurs besoins en énergie électrique pour alimenter leurs groupe et puits. Concernant les tracteurs, je dirai que les prix reviennent très chers. Pour l’achat d’un tracteur équivaut un crédit bancaire qui s’éleve à 500.000 et 600.000 millions de centimes. Mais si l’on n’a pas assez de terre agricole, le tracteur ne sert à rien. On peut remplacer le tracteur une paire de bœufs pour les petites exploitations.
La problématique des feux de forêts se pose souvent au niveau des zones rurales qui touche le plus grand nombre d’agriculteurs.
Personnellement, je me suis posé la question. C’est aussi la question qui s’est posée par l’Etat et le président de la république pour mettre des bœufs au profit des agriculteurs. On a s’est posé la question du pourquoi des feux de forêt dans les zones rurales depuis longtemps. On peut subventionner les bœufs sous contrôle de l’Etat et permettre ainsi aux petits et moyens agriculteurs d’exploiter leurs terres agricoles pour augmenter la qualité et volume de production et par le même chemin, baisser les prix qui flambent dans les marchés à longueurs d’années.
Peut-on avoir le nombre d’agriculteurs enregistrés au niveau de la chambre agricole de Bejaia et également un aperçu sur la situation relative aux remboursements des dégâts des feux de forêts de l’année 2022 et 2023 ?
Pour l’année 2022, les feux de forêts ont ravagés 68000 oliviers sur 31 communes. Concernant l’année 2023, nous n’avons pas encore tous les bilans de tous les feux de forêts. Les subdivisionnaires de l’agriculture au niveau des daira sont entrain de faires le recensement des dégâts occasionnés par les feux de forêt. Et pour chaque commune, il y a un délégué pour répondre au besoin du recensement. Il y a eu promesse de rembourser les pertes par le nombre d’oliviers pour l’année précédente. Cette année, le recensement est en cour ».
En tant qu’ancien agriculteur, président de la chambre de l’agriculture durant 3 mandats et président de l’association Oléiculture. Que pensez-vous de certaines APC qui sous estiment ou ne reçoivent pas les doléances des agriculteurs local ?
J’ai été élu pour la troisième fois au poste de président de la chambre agricole de Bejaia soit de 1999 jusqu’ à 2011. Je suis parti à la retraite. On m’a rappelé en 2019 à ce jour. Pour vous dire. Lorsque je suis revenu à la chambre de l’agriculture de Bejaia. J’ai trouvé que la salle d’attente des agriculteurs était dans les escaliers. Chose inadmissible. J’ai mis mon propre bureau comme salle d’attente pour les accueillir et pour communiquer avec eux. Les autres bureaux je les ai mis à la disposition des services concernés de l’agriculture. L’agriculteur à une grande importance dans la vie des peuples depuis des millénaires. Actuellement, il y a des situations ou l’on demande la carte d’agriculteur rien que pour avoir des visas. A la base, ils ne produisent rien et ne travaillent pas dans le secteur de l’agriculture. Ils se cachent derrière le métier de l’agriculture. Concernant l’accueil des agriculteurs, je dirai que dans toutes les communes, il y a plus d’agriculteurs que d’autres fonctions. Je ne peux pas dire que tous les maires sont pareils. Je ne vois pas comment et pourquoi. Un maire ne connait pas, et n’écoute pas les doléances des agriculteurs, n’est pas un maire.
Entretien réalisé par Amar CHEKAR