Un colloque national sur la citoyenneté linguistique et son rôle dans le renforcement des moyens de coexistence pacifique entre les langues en Algérie, examinera, à partir de mercredi, les moyens de coexistence entre les langues nationales, dans la cadre des dimensions idéologiques et politiques dictées par la mondialisation qui tend à imposer une seule valeur culturelle au monde entier. Organisé par le Conseil supérieur de langue arabe CSLA, à la bibliothèque nationale d’El-Hamma, le colloque s’attellera, deux jours durant, à instituer une reconnaissance bien établie de la citoyenneté linguistique « comme étant la base, voire le fondement de tout développement socioculturel, une reconnaissance mutuelle entre nous et les autres dans une société marquée par la diversité culturelle et linguistique, une reconnaissance qui constitue l’essence même de la coexistence sociale entre ses différentes composantes.Nous devons concevoir la question du pluralisme linguistique et culturel en tant que facteur d’enrichissement du patrimoine humain, et partant concourir au développement et à la construction de l’identité », a estimé la présidente de la commission scientifique de ce colloque, Hayet Oum Saad de l’université d’Alger 2, affirmant que la Constitution algérienne « a consacré la coexistence entre Algériens et approuvé les spécificités de chaque langue pour que nous puissions bâtir ensemble un pays uni. Dans une déclaration à l’APS, elle a indiqué que l’objectif de ce colloque qui intervient à l’occasion de la célébration de la journée internationale du vivre-ensemble en paix « n’est pas de trouver des solutions surréalistes, mais plutôt d’ériger la coexistence en valeur et pratique réelles et accessibles à toutes les classes sociales, quelles que soient leurs différences linguistiques ou culturelles.Même si l’idée de la citoyenneté linguistique en Algérie est toujours à la phase de cristallisation, il n’en demeure pas moins qu’elle est indispensable pour des considérations géopolitiques mondialisation internes et locales identité, a-t-elle poursuivi, ajoutant qu’un tel projet nécessite la conjugaison des efforts de toutes les parties politiques et des différentes composantes de la société algérienne. Pour le président du CSLA, le vivre ensemble en paix signifie lutter contre toute forme d’hostilité et d’extrémisme et ancrer la culture de la citoyenneté, ajoutant que la citoyenneté ne saurait se réaliser sans l’acceptation de l’autre dans le cadre d’un dialogue fondé sur une vision civilisationnelle, sans obligation ni contrainte aucune, conformément aux objectifs et aux référents national, civilisationnel et historique communs ». La citoyenneté linguistique qui nous rassemble autour d’une même langue, est notre dénominateur commun choisi par nos aïeux, un choix stratégique et souple, d’autant que les Amazighs ont été arabisés sans renoncer à leur amazighité et les Arabes berbérisés sans renoncer à leur arabité, ayant pour corollaire une véritable fusion », a-t-il souligné. Cette citoyenneté se veut un lien entre l’individu et son Etat et ses lois. Les enfants d’un même pays apprennent toutes ses langues nationales, sans distinction aucune, tout en respectant la hiérarchie des langues, qui constitue l’une des exigences des trois principes universels : dialogue+tolérance+paix, afin de cristalliser une feuille de route qui vise à réaliser la planification linguistique requise, a-t-il estimé. Compte tenu de la complémentarité linguistique que requiert la coexistence en Algérie, il serait judicieux de mettre au point une politique linguistique des langues officielles, en vue de la généraliser aux différents paliers de l’enseignement, de l’information, de l’administration et tous les domaines de la vie, une politique à même de réaliser la citoyenneté linguistique et d’instaurer la paix dans le cadre de la cohésion, a-t-il poursuivi. Dans son intervention intitulée avis sur la planification linguistique de la citoyenneté linguistique, M. Belaid a affirmé qu’il « est nécessaire pour nous d’assurer une planification scientifique de la culture nationale, fondée sur la multidisciplinarité et basée sur une théorie culturelle et cognitive, tout en prospectant les orientations et tendances à venir qui sont à même de consolider davantage l’unité nationale. De son côté, le représentant du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Achour Boudjana, a affirmé que la citoyenneté linguistique est un sujet très important qui mérite une attention particulière, afin de clarifier la vision et d’améliorer les comportements, à travers la prise de conscience par le citoyen de l’importance de la coexistence linguistique qui contribue à la réalisation du développement et de la prospérité de la nation et concrétise ses objectifs civilisationnelsdans la paix. Ce colloque est un message fort qui propose une nouvelle méthodologie pour exploiter les langues nationales l’arabe et Tamazight particulièrement, en tant que deux outils servant à réaliser le développement global et à sensibiliser davantage à l’Histoire nationale comme étant un rempart inébranlable pour la préservation de l’identité nationale et son développement dans un monde où l’invasion linguistique est une réalité dont souffrent les peuples fragiles et vulnérables, a-t-il soutenu.L’université algérienne « est, aujourd’hui, appelée à abriter de nouveaux projets de développement national et à suivre la cadence des progrès scientifiques et technologiques, afin de répondre aux besoins croissants enregistrés dans différents domaines, notamment linguistique, considéré comme un atelier important pour le renforcement de la cohésion et de l’unité nationales et la consolidation de la citoyenneté, à travers sa contribution effective dans la prospérité et le progrès de la société. Au programme du colloque figure l’examen de 49 documents de travail portant, essentiellement, sur l’importance de la citoyenneté linguistique en Algérie et son rôle dans la lutte contre l’invasion linguistique des langues de la mondialisation, la consolidation de l’identité nationale, la sensibilisation à l’Histoire et à la réalité linguistique en Algérie et la quête de l’identité, outre le rôle de l’école dans la consécration et le renforcement des valeurs de la citoyenneté.
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