La Cour des comptes s’oriente vers l’utilisation des nouvelles technologies de l’information pour améliorer le contrôle des finances publiques, a indiqué mardi son président Abdelkader Benmarouf.Beaucoup d’institutions de contrôle des finances publiques à travers le monde commencent à s’intéresser à l’utilisation des technologies de l’information pour améliorer le contrôle. Nous voulons que tous nos magistrats et vérificateurs sachent qu’il y a une modernisation de l’activité de la Cour dans ce sens, a-t-il déclaré lors d’un séminaire sur le rôle des méga-données dans l’amélioration de la qualité des activités de la Cour des comptes.Ce séminaire, un TAIEX Technical Assistance Information Exchange) organisé dans le cadre du Programme d’Appui à la mise en œuvre de l’Accord d’Association avec l’UE P3A, permettra justement à la Cour « d’explorer les possibilités d’utiliser les nouvelles technologies de l’information pour améliorer les résultats de ses contrôles, notamment que ses moyens humains sont très limités », a-t-il déclaré à la presse en marge de la rencontre. Lors du séminaire, des experts algériens, italiens et allemands ont présenté des informations techniques détaillées sur l’utilisation et la gestion des méga-données les données en grande quantité et sur leur application aux tâches d’audit. Ils ont également expliqué aux experts de la Cour les avantages de l’utilisation des méga-données dans le secteur public.
La cour des comptes songe à l’utilisation des TIC
Interrogé pour savoir si l’Algérie disposait actuellement d’un système informatique de méga-données, M. Benmarouf a expliqué que ce système était en cours d’élaboration. Le contrôle de la Cour des Comptes aujourd’hui s’appuie sur l’évaluation des politiques publiques, ce qui nécessite le maximum de données. L’exploitation des méga-données permettra au gouvernement de bien cibler ces politiques et mesurer correctement leurs résultats et je pense que nous allons arriver prochainement à mettre en œuvre ce système », a-t-il avancé. Ce TAIEX fait suite au jumelage institutionnel dont a bénéficié la Cour des Comptes entre 2016 et 2018 dans le cadre du P3A. Le jumelage aura constitué une étape majeure dans le processus portant amélioration de la qualité et de la performance des travaux de contrôle de la Cour. A l’issue du jumelage, la Cour « est parvenue à rationaliser son organisation et structurer ses fonctions transversales et de soutien, afin de mieux programmer, organiser et piloter son activité », selon les experts de la Cour. Ce jumelage a été bénéfique, il a donné des résultats très appréciables car il nous a doté des outils les plus modernes en matière de contrôle des finances publiques », s’est réjoui M. Benmarouf. Interrogé par ailleurs pour connaitre les ambitions de la Cour des Comptes alors que le pays connait des changements politiques importants, il a répondu que « la communication avec l’environnement faisait défaut au niveau de la Cour, nous voulons qu’à l’avenir, nous aurons une Cour des Comptes ouverte sur l’environnement et sur le citoyen. La Cour des comptes algérienne a été instituée en 1976 pour favoriser l’utilisation régulière et efficiente des fonds publics, promouvoir la transparence dans la gestion des finances publiques et renforcer la lutte contre la fraude. Même si la Cour joue un rôle important dans la lutte contre la fraude, son rôle se limite cependant à aviser la Justice sur les faits éventuellement à caractère pénal. Les jugements effectués par la chambre de discipline de la Cour ne portant pas sur des délits de corruption mais uniquement sur des infractions aux règles de discipline budgétaire et financière. Une dizaine de dossiers, portant notamment sur les marchés publics les prix, les quantités, la qualité des équipements, l’opacité dans l’octroi des contrats est transmise annuellement à la Justice par la Cour. Sur quelque 10.000 comptes publics existants en Algérie, la Cour traite en moyenne 600 comptes/an au niveau de ses huit chambres nationales et neuf chambres territoriales.