Participation des verts à la CAN 2023, Réforme du football national, ORB Akbou. Comportements des joueurs, Arbitrage, VAR, Djamel Menad, entraineur et ancien joueur international qui a marqué l’histoire des verts et a fait les beaux jours de plusieurs clubs de la D1, notamment la JSK, CRB, USMA répond à cœur ouvert à algerie62.
ALGERIE62 : L’équipe nationale a déçu à la CAN 2023.
Djamel Menad : Ce qui est surprenant, c’est le résultat contre la Mauritanie. A aucun moment, on avait pensé que l’Algérie perd contre la Mauritanie. Le résultat minimum qu’on pouvait faire, c’est le match nul. J’ai été convaincu qu’on va gagner le match au moins par un petit score. Mais, le football Africain est devenu tellement imprévisible, on s’attend à tout.
Des consultants du domaine du football, ont avancés que nous avons vues trois matchs avec trois équipes différentes. Qu’en pensez-vous ?
C’est tout à fait normal que l’entraineur n’arrive pas à stabiliser une équipe. C’est par rapport aux différents facteurs qui influent sur les rendements. Surtout avec les conditions climatiques. Il y a des joueurs qui n’arrivent pas à récupérer de manière vite. Donc, on a essayé de régler la situation pour trouver un équilibre au sein de l’équipe. C’est vrai qu’a un moment donné, on n’arrive pas à récupérer vite après le premier match. On donne une deuxième chance. C’est tout à fait normal. Mais, pour moi, je peux dire qu’il y a des joueurs qui sont passés complètement à côté du sujet.
Votre avis reste important pour les adeptes du football national. Que pensez-vous du nom qui va succéder à Djamel Belmadi et toutes l’équipe ?
Je ne suis pas le président de la fédération pour répondre à la question. Djamel Belmadi, a annoncé sa démission. Donc, il faut attendre l’officialisation de la décision. « Réponse. Mercredi 23 janvier ndlr ».
La question de compter sur les joueurs locaux au lieu de se concentrer sur les joueurs algériens installés dans d’autres pays, revient sans cesse. Qu’en pensez-vous ?
Je vous rejette la question….
Nous, nous ne sommes pas sportifs, mais journaliste
D’accord, si on avait composé l’équipe uniquement avec des joueurs locaux, on ne pouvait même pas se qualifier pour les phases finales. Qu’on le veuille ou pas. Parce que, la différence est grande. Entre le ciel et la terre. On a toujours besoins de l’apport des gens qui ont une certaine formation et expérience Européenne. Ils gagnent en maturité, dans la pensée tactique, les conditions physiques etc. Il faut revenir à la formation juste et non pas erroné. L’Etat peut recruter, engager des formateurs étrangers et les placers dans les clubs et offrir des moyens pédagogiques et toutes les fournitures techniques et matériel pour former l’élite de demain. Ramener des entraineurs étrangers ne peut rien faire avec des joueurs de 25 et 26 ans qui ne sont pas formés en conséquence. Le train est parti. On ne peut pas retaper les joueurs à cet âge. S’il n’y a pas de joueurs bien formés pour répondre à l’exigence sportive. Donc, Ça ne sert à rien de ramener des entraineurs étrangers, si nous n’avons pas de joueurs formés localement avant de jouer les premiers rôles.
Doit-on engager un entraineur étranger pour l’équipe nationale ou recruter une compétence qui a fait ses preuves au niveau local, selon vous ?
Il faut une réflexion pour ça. Il faut faire appel à des experts, même des experts locaux pour débattre du futur entraineur qui puisse prendre cette équipe. Il faut choisir le profile qui va avec l’exigence de l’équipe nationale.
Djamel Menad a quitté la JSK après quelques mois de son installation au poste de directeur de la formation. Peut on savoir les raisons qui vont pousser à démissionner du club qui vous reste très cher ?
Je voulais travailler dans un environnement sportif digne de son nom. La JSK va mal depuis une dizaine d’années. Ce n’est pas seulement durant cette année. Donc, il faut toucher le véritable mal du club. Il faut savoir localiser et identifier le mal.
On vous reproche d’avoir une part de responsabilité dans les recrutements des joueurs. Pouvons-nous éclairer sur ce sujet ?
Je ne peux rien dire sur la question des recrutements. Je suis venu bien après avoir reconduit Bouzidi et réorganisé l’équipe. Les gens qui disent que je fais partie de la commission de recrutement, je réponds que c’est faux. La liste des départs et les recrutements ont étés faites bien avant mon arrivée. Je ne peux pas accepter ça. C’est vrai que j’assiste et je parle pendant les réunions comme tous les autres membres, mais pas au point de me coller l’étiquette que je fais partie de la cellule des recrutements. Citez-moi un seul joueur que j’ai recruté. Un seul joueur seulement.
Qu’en pensez vous de l’avenir de la JSK après toutes ses crises qu’elle vécue successivement depuis plusieurs années ?
La JSK renferme beaucoup de jeunes talents. Quand on parle des jeunes, il y a des bons et moins bons que d’autres par manque d’expériences, de résistances et autres facteurs qui rentrent en considérations. Il faut attendre quelques années pour qu’ils puissent mûrirent et aller de l’avant. Parce que, sans la maturité, le joueur ne peut pas avancer. La JSK à beaucoup de grands joueurs. Donc, il faut savoir les canaliser et les mener aux bons ports. La JSK est un club de titre.il faut oser et avoir l’audace de construire et former un grand club. La grandeur d’un club, se fait à travers son école, formation et ses jeunes et son équipe de la première division pour jouer les premiers rôles. Les grands clubs comme le Réal Madrid, Manchester United, Manchester City, sont des grands clubs à travers leurs écoles de formations, académie. Il faut rassembler tous ces facteurs pour construire une équipe pour jouer les premiers rôles.
Certains disent qu’il faut recruter les jeunes talents issus de la Kabylie pour redorer le blason de l’ancienne JSK.
On a des jeunes qui sont très bien en Kabylie et aussi des jeunes qui viennent d’autres régions du pays qui donnent des très satisfaisants. L’important, c’est dans la qualité de l’équipe.
Le comportement de certains joueurs qui rouspètent devant les arbitres et reçoivent des cartons jaunes ou rouge, se répercutent négativement sur le rendement individuel et collectif. Comment peut-on y remédier ?
Moi aussi j’ai reçu quelques cartons pour avoir réagi contre telle et telle décision injuste des arbitraires. Les joueurs ne doivent pas rouspéter les décisions des arbitres. C’est impardonnable. On ne conteste pas les décisions des arbitres. Je pense qu’il faut mettre en place le service du VAR dans les stades en Algérie, afin d’y remédier à la situation. Cela va dans l’intérêt du football national.
Qu’en pensez-vous du niveau du football national de manière générale ?
C’est prématuré d’en parler du niveau du championnat national. Parce que, vue les matchs qu’on voie à la télévision nationale. Je n’ai pas vue encore la différence entre ceux qui sont en haut et ceux qui sont en bas du classement. La deuxième manche. C’est beaucoup plus, un travail de coulisses. C’est malheureux de le dire. Il y’en a ceux qui vont exceller et d’autres qui vont résister.
Avez-vous un joueur en tête qui vous parait le meilleur du championnat national ?
A part Youcef Belaili. Quand on le voit au Mouloudia d’Alger, il fait la pluie et le beau temps. C’est vrai. Il fait la différence. Je ne vois pas un autre. D’ailleurs son absence au MCA est très pesante. D’ailleurs, c’est pour cela que j’ai dit, que si l’on compte sur les joueurs locaux, on ne pourra pas gagner un seul match.
Djamel Menad est libre de tous contrats depuis sa séparation à l’amiable avec la JSK. Etes vous disposé à prendre ou reprendre la destinée d’un autre club au cas où on vous sollicite ?
Je suis libre depuis 1962 « …Sourire… ». Je ne pense pas reprendre aussitôt. Pour moi, il faut une grande réforme. Une très grande réforme et pourquoi pas revenir à celle qu’on a vécu en 1977. Il faut juste l’améliorer encore mieux, tout en étant professionnel. Parce que, il y a quelques lacunes qu’il va falloir améliorer et renforcer pour s’adapter à l’évolution du football. Il ne s’agit pas uniquement des moyens financiers. Il y a les moyens de l’entrainement, les infrastructures qui répondent aux normes, les structures de formations etc. c’est une politique qu’il faut revoir. La formation, c’est le cœur du club.
L’ORB Akbou qui joue en deuxième division est en train de faire un travail prometteur pour l’accession en première division. Avec vous des contacts avec la direction du club ?
J’ai toujours de bonnes relations avec le président du club Karim Taka. J’ai toujours soutenu les gens d’Akbou. Je leurs souhaite l’accession en première division. Ils ne sont pas loin. Ils sont tout près de l’accession. Et donc, pourquoi voire cette équipe en première division. Vue les moyens qui sont mis en place, le travail professionnel qu’ils font, je peux vous dire qu’après le PAC Paradou, c’est l’ORB Akbou. Akbou aspire à devenir un grand club.
Est si jamais le club fait appel à l’apport de Djamel Menad ?
Oui mais pas en tant qu’entraineur. Mais, en règle générale, en tant que conseiller ou bien responsable du football. On verra, Pourquoi pas ?
Entretien réalisé par Amar CHEKAR