Interview réalisé par Amar CHEKAR
Rencontré à l’occasion de la 31é édition de la Foire de la Production Algérienne FPA, plus précisément au stand des mines ou elle a étée entourée par une dizaine d’employées de plusieurs filiales du secteur des mines, Mme Louisa Hanoune, secrétaire générale du parti des travailleurs PT a bien voulue nous accorder de son temps, afin de répondre à quelques questions de fonds, relatives à son combat pour le refus du bradage des mines algérienne et le secteur hydraulique du temps de la Issaba qui faisait passer les intérêts personnels, partisans et claniques au-dessus des intérêts du pays. Dame de fer engagée contre la trahison de la mémoire des martyrs, le temps a fini par lui donner raison, malgré tout ce qu’elle a subit depuis.
ALGERIE62 : Il y a plus 20 ans, vous avez appelée à une pétition qui a rassemblée 1.300 000 signatures pour dénoncer le vote relatif au bradage des mines algérienne à l’APN. Quel est votre sentiment de se visiter le stand des mines que vous avez défendu crânement au prix de votre vie et liberté ?
LOUISA HANOUNE : Et je continue encore de défendre notre pays jusqu’au dernier souffle. Paracerque, est-il encore besoin de rappeler que la nationalisation des mines dans notre pays a été inscrite en 1926 dans le programme de l’Etoile Nord-Africaine ENA ? La première organisation politique qui a posée la question de l’indépendance de l’Algérie. La nationalisation a eu lieu le 6 mai 1966. C’est une date historique, parce qu’elle faisait partie d’un processus du parachèvement de l’indépendance nationale et de la souveraineté de notre pays sur ses richesses. Donc, Cc’est la création des moyens pour construire l’économie de notre pays et d’assurer son bien-être et rompre vraiment avec l’indigénat dans tous les sens.
Oui, nous nous sommes battus en 2001 contre le sinistre projet, ou la sinistre décision de Chakib Khelil, Ellah Illaanou « Dieu le condamne… ». Il a osé dénationaliser les mines le jour ou le sang coulait à flot à Tizi Ouzou et à Bejaia, c’est à dire, doublé d’un crime. Nous avons quand même contribué au moins partiellement à la renationalisation des mines algériennes et nous sommes fier de l’avoir fait.
Pouvez être plus explicite sur la question ?
Il y avait une volonté au niveau de l’Etat et nous avons contribué partiellement à contribuer à la renationalisation des mines algérienne, après avoir pillé les mines d’Or à Tamesmessa à Tamanrasset, les mines de fer El Ouenza à Tébessa et les mines de manière générale. C’était un pillage étranger terrible. Ils nous ont laissé un désastre. Mais, le fait d’avoir repris les mines, ça a permis de relancer le secteur. Aujourd’hui, il y a des projets gigantesques. D’abord, c’est très important pour la création des richesses est des emplois. C’est un facteur de développement et de désenclavement pour les régions qui sont à l’intérieur du pays. Parce que, ça crée des emplois directes et indirectes. D’ailleurs, c’est valable pour l’industrie aussi. Pour nous, c’est très important et nous suivons de très près la situation. Parce que, nous ne voulons pas encore qu’il y est une faute ou un glissement. Ce secteur est stratégique, il est vraiment stratégique. Nous avons Gara Djebilet à Tindouf, nous avons Oued Amizour à Bejaia et nous en avons d’autres mines. Il y a aussi la question des concessions d’Or dont il faut débattre, et il faut que ce soit rentable pour l’Etat et vraiment créateur d’emplois. Notre pays est très riche pour peu qu’on ait un plan national de développement global et claire.
Au point de départ, je dis bien au point de départ, l’Etat doit investir pour amorcer un vrai décollage économique et après, il faut encourager le secteur privé. On doit preserver le secteur public nationalisé. En cas de besoin, l’Etat peut y revenir. Les secteurs privé et public se complètent . Enfin, notre pays commence un véritable essor économique. Nous en avons les moyens humains, les moyens matériels, les richesses naturelles et nous avons un pays continent et vive l’Algérie.
Quel est votre sentiment d’avoir été la première cheffe d’un parti politique à avoir défendu est contribué de manière franche pour sauver les mines du pays de se retrouver entre les mains des pays étrangers ?
D’abord, d’avoir combattu la dénationalisation des mines comme les hydrocarbures. C’est la même chose. Parce que, c’était un sinistre. Je me souviens qu’un travailleur m’avait dit à l’hôpital Mustapha Bacha qu’il ne faut pas abandonner le combat. C’était à un moment donné quand on défendait les amendements de lois. Quand je les ai vues voté la loi, j’ai dit Allah Ghaleb, j’ai fait ce que j’ai pu. Le patient a baissé la vitre et il m’a dit attention, ne te décourage pas. Aujourd’hui, elle est enregistrée, demain elle sera de mise. Et ça été pour plusieurs choses et ce n’est pas seulement ça. Ce qui importe pour nous, ce n’est pas le fait de nous rendre hommage. Nous sommes des militants, un parti des militants. Nous pensons que nous avons eu l’indépendance de l’Algérie comme lègue qui nous a été laissé par 1.500 000 martyrs, sans compter ceux des évènements du 8 mai 1945 et tous les martyrs d’avant depuis l’occupation coloniale française pendant 132 ans. La fidélité a ses martyrs, elle nous ordonne et exige de nous que nous défendons en permanence les acquis de l’indépendance nationale, les acquis de la révolution algérienne, et ce, non pas pour nous, mais pour d’autres générations post indépendance. Ma génération a profité quand même des bienfaits de l’indépendance, de l’industrialisation et de la création d’emplois, mais, les générations montantes, ont aussi des droits que nous devons défendre et nous interpellerons, comme l’histoire interpelle chaque génération et pour chacun de nous, là où il se trouve par rapport à ce qu’il a fait à un moment donné de l’histoire de notre pays.
Vous avez été très courageuse dans une période ou ce n’était pas le cas pour d’autres partis. Qu’elle est justement votre message à tous ces travailleurs, cadres et dirigeants des mines et les autres secteurs à travers le pays ?
Qu’ils préservent les acquis. Qu’ils soient vigilants. Parce que, notre pays est convoité, très convoité par les grandes puissances et les multinationales qui veulent encore reprendre la rapine, la prédation étrangères, le pillage étranger de nos richesses et de notre main d’œuvre, cadres et aussi de nos banques. Nous devons tous être vigilants. Eux sont sur le front, le secteur des mines, les hydrocarbures c’est fondamental, ça se complètent, et c’est valable pour les autres secteurs pour construire une économie viable pour développer notre pays. Parce que, le peuple algérien a le droit de souffler, le peuple algérien a le droit de renouer avec l’espoir après tous les moments très difficiles qu’on a traversé. Nous avons les moyens financiers en ce moment, et nous pouvons y arriver, mais, chacun doit assumer sa responsabilité ou il se trouve. J’ai la confiance totale en les capacités et le patriotisme de notre jeunesse et nouveaux cadres pour reprendre le flambeau.
Interview réalisé par Amar CHEKAR