Le conseil du Gouvernement, réuni mercredi sous la présidence du Premier ministre, Noureddine Bedoui, a adopté la nouvelle mouture du projet de loi de finances PLF 2020 et d’un projet de décret exécutif portant création du commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique et examiné une proposition de réforme de la gouvernance des banques publiques nationales, a indiqué un communiqué des services du Premier ministre.
S’agissant de la deuxième lecture du PLF 2020, le Gouvernement a examiné et adopté la nouvelle mouture du projet, présentée par le ministre des Finances, Mohamed Loukal, laquelle a prévu de « nouvelles dispositions visant à booster l’investissement et encourager la création d’entreprises, notamment des jeunes outre le recouvrement des droits de l’Etat », a ajouté la même source. Dans ce cadre, l’accent a été mis sur « l’impératif retour à un processus budgétaire marqué par la rigueur dans le cadre d’une approche globale consacrant la rationalisation et l’assainissement des ressources financières », tout en veillant à maintenir un taux de croissance préservant l’activité économique et les postes d’emploi. Le taux de croissance économique devra s’établir à près de 1,8 % du Produit intérieur brut PIB au titre de l’exercice 2020. La nouvelle mouture du PLF 2020, poursuit la même source, consacre et consolide le caractère social de l’Etat. En outre, toutes les formes de subvention publique de l’Etat destinée aux différentes catégories sociales ont été maintenues en vue de protéger le pouvoir d’achat des citoyens et améliorer leur cadre de vie. S’agissant du volet budgétaire, le Gouvernement prévoit des budgets fonctionnement et équipement dépenses, au titre de l’exercice 2020, de l’ordre de 7.773 milliards DA avec un budget de fonctionnement s’élevant à 4.893 milliard DA. Selon la même source, ce niveau de dépenses courantes devra préserver les dépenses incompressibles, à l’instar des salaires, des charges de la sécurité sociale et celles relatives au bon fonctionnement des structures publiques et à la prise en charge des besoins sociaux des catégories vulnérables. Concernant le budget d’équipement, les prévisions pour cette année interviennent dans un contexte de réformes structurelles de maitrise et de rationalisation des dépenses publiques. Les dépense d’équipement avoisinent 2.880 milliards DA. Les recettes prévues de l’Etat au titre de l’exercice 2020, s’élèveront à 6239,7 milliards Da, soit en baisse de 7,72% par rapport à la clôture de l’exercice 2019. Les recettes fiscales ordinaires s’élèveront à 8,6 %, pour atteindre l’équivalent de 3.030 milliards Da, tandis que la fiscalité pétrolière devra s’élever à 2200,3 milliards Da, contre 2714,5 milliards Da au titre de l’exercice 2019. Au vu de ces niveaux de recettes et de dépenses budgétaires, le déficit budgétaire se situera à hauteur de 1 533,4 milliard Da, soit 7,2% du PIB global.Le solde global du trésor devra également se situer autour de 2435,6 milliards Da, soit 11,4% du PIB. Les besoins en financement estimés à 2010,6 milliards Da seront couverts à travers le recours aux ressources internes ordinaires.
Principales dispositions juridiques et fiscales proposées dans le cadre du PLF 2020
Parmi les principales dispositions juridiques et fiscales proposées dans le cadre du PLF 2020 figurent l’adoption de mesures incitatives et des facilités d’ordre fiscal au profit des starts-up qui activent dans le domaine de l’innovation et des nouvelles technologies et leur exonération de l’impôt sur les profits et de la TVA taxe sur la valeur ajoutée, en vue de les accompagner pendant la phase de lancement et de garantir, par la suite, leur développement.Aussi, il a été proposé la création de quatre 4 types de zones industrielles sur le territoire national qui seront des incubateurs pour les starts-up, ainsi que pour les autres investissements, avec des avantages financiers et fiscaux incitatifs, ces zones se répartissent comme suit: des zones économiques pour le développement des zones frontalières au Sud, des zones économiques pour le développement des hautes technologies, des zones économiques pour le développement du commerce logistique et des services, et des zones industrielles intégrées. Par ailleurs, et dans l’objectif de rationaliser les dépenses publiques, la gestion et l’exploitation des structures publiques de proximité ont été confiées aux entreprises et aux jeunes porteurs de projets et d’idées, dans le cadre des délégations du service public et conformément un cahier des charges .Aussi, lit-on dans le communiqué du Premier ministère, et afin d’améliorer le climat des affaires et l’attractivité de l’économie nationale, il a été procédé à la levée des contraintes énoncées dans le cadre de la règle 49/51 %, appliquée sur les investissements étrangers en Algérie, concernant les secteurs non-stratégiques. Il a été également décidé de diversifier les ressources de financement de l’économie à travers un éventuel recours, de manière sélective, au financement extérieur auprès d’institutions financières internationales de développement en vue de financier les projets économiques structurels et rentables, outre l’élargissement de la règle fiscale, notamment à travers le renforcement des impôts et taxes sur la fortune et les biens.Le PLF 2020 prévoit également des mesures autorisant les citoyens à importer des véhicules touristiques d’occasion équipés d’un moteur à essence, de moins de trois (3) ans, à leurs propres frais, moyennant paiement des droits et taxes légales et dans le respect des normes de protection de l’environnement. Après présentation et débat, le Premier ministre a affirmé que le Gouvernement avait adopté l’avant-projet de loi de Finances 2020 à présenter ultérieurement en Conseil de ministres, se félicitant de ses dispositions, notamment le retour au processus budgétaire conventionnel, rationnel en matière de gestion des finances et des dépenses publiques, sans pour autant attenter au caractère social de l’Etat et aux secteurs prioritaires, en tête desquels l’Education nationale et la Santé.
D.T