Enregistrant un nombre de 7 800 000 véhicules légers et lourds, le parc automobile national risque une hémorragie certaine, selon de nombreux importateurs de la pièce détachées que nous avons rencontrés à l’occasion du salon Equipe Auto 2024 qui se tient du 26 au 29 février à la safex Alger.
« Une pièce détachée qui coûte 2000 DA que l’on revend au prix de 9000 DA, au client final, c’est du vol pur et simple. Si l’on veut rétablir la situation du marché de la pièce détachée, on doit libérer les importations. C’est le marché qui stabilise les prix et non pas ALGEX qui décide à la place du marché » a déploré Mohamed D, qui a été appuyé par plusieurs importateurs de la pièce détachée.
Pis encore, d’autres importateurs vont plus loin, jusqu’à relever le manque de confiance entre les fournisseurs étrangers et les importateurs algérien : « On ne sait plus à quel sain se vouer. D’une part, les clients se plaignent des prix et le manque de la pièce de rechanges et d’un autre côté, l’administration bloque ou ralenti le transport des marchandises en plus des fournisseurs qui nous appellent et nous rappellent pour satisfaire les commandes qui sont effectuées depuis mars 2023 à ce jour », regrettent d’autres importateurs.
S’agissant de la production nationale , M Assam affirme : » On a beau dire qu’on avance dans la production nationale, mais, lorsque l’on fait la comparaison avec les exposants étrangers, nous sommes encore loin et trés loin. C’est la raison pour laquelle, on doit liberer l’importation de la pièce détachée pour assurer la disponibilité avec des prix raisonnables. », a-t-il indiqué, tout en mettant à la place de simples consommateur et pere de famille qui pense à ses enfants. » Avant, un pere de famille s’inquiete beaucoup plus pour la scolarité des ses enfants. maintenant que le véhicule est devenu un moyen et non pas un luxe, il passe son temps à reflchir sur la disponibilité et le prix de la pièce détachée pour assurer le transport de sa famille en cas d’urgence », ajouta t-il.
Bien informés sur le sujet, plusieurs exposants insistent également sur l’anonymat pour éviter des représailles formelles ou informelles, même si, ils sont dans leurs plein droit et devoir de dénoncer les anomalies de ceux qui tiennent le gros du marché des huiles e de la pièce détachée.
« Le besoin du marché des huiles et de 300 000 Tonnes/an. La production nationale est de 120 000 Tonnes/an. Le bidon d’huile la référence 5/40 est passé de 2000 à 5000da. Un roulement qui coûte 2000 DA et passé à 8000 DA. On nous pousse à devenir des voleurs. Le résultat final, c’est le petit consommateur qui travaille pour nourrir ses enfants qui payent les pots cassés et non pas l’importateur qui garde sa marge bénéficiaire quelques soit la situation du marché », a-t-on indiqué. Les algériens vont en Tunisie rien que pour refaire la bonne santé de leurs véhicules a des prix raisonnable au lieu d’assurer la maintenance de leurs véhicules dans leurs pays, a-t-on appris auprès de nombreux exposants de l’Est du pays, notamment Annaba, Tebessa et Ain M’Lila.
La bureaucratie bloque le développement local et national
Les témoignages sous forme de l’anonymat, reflète automatiquement la confusion du climat des affaires qui règne au lendemain du blocage de l’importation de la pièce détachée. « Nous sommes conscient et nous comprenons parfaitement la volonté de l’Etat qui veut réguler le marché de la pièce détachées. Mais, il y a toujours des bureaucrates et des responsables irresponsables qui font leurs lois, sans tenir compte des règles du marché de la concurrence », a-t-on indiqué et de revenir sur la gestion du dossier qui passe de l’administration Algex vers la plateforme du ministère de l’industrie qui a pour objectif d’enregistrer les commandes des importateurs, accuse une grande lenteur, a-t-on ajoutés.
La première victime de la perturbation du marché de la pièce détachées, reste toujours le consommateur final et les usines qui arrêtent leur production a cause de l’indisponibilité de la pièce de rechange pour redémarrer les usines de production.
D’autres exposants n’ont pas manqué de relever la bureaucratie locale qui bloquent les investissements. « Nous avons un projet d’investissement pour la fabrication d’une des pièces détachées très demandées que nous voulons lancer à Tazmalt a Bejaia. Malheureusement, l’APC de tazmalt a bloqué le projet sous prétexte de terrain agricole, alors qu’il s’agit d’un privé et déclassé que nous avons acheté par nos propre moyens », a souligné cet investisseur qui n’a pas manqué de songer demander une audience au wali de Bejaia, afin de débloquer la situation pour commencer la réalisation du projet qui va dans le sens du développement local et la création d’emplois, afin d’absorber le chômage au point d’avoir la peur dans le ventre à longueur d’année.
A.C