Un important événement a marqué l’actualité nationale de ces dernières semaines, le mouvement partiel dans le corps des walis et walis délégués. D’emblée, il faut situer la place et le rôle des collectivités territoriales dans l’organisation de l’Etat qui sont certainement aujourd’hui déterminants pour envisager de nouvelles perspectives socio-économiques et politiques dans la décentralisation , la promotion de l’investissement productif, la réforme des finances publiques et de la fiscalité locale.
C’est là que s’inscrit notre modeste contribution à apporter des éclairages absolument vitaux pour situer l’enjeu principal de la gouvernance locale pour que notre pays retrouve sa vitalité pour son développement économique futur car, «économiquement, l’Algérie doit son salut à ses hydrocarbures». En effet, notre pays est dépendant de l’extérieur dans tous les secteurs : industrie, agriculture, santé, construction, tourisme, voire encore le sport (football).
Tous les Algériens connaissent les walis, mais très peu connaissent réellement leurs missions, leur rôle ou leurs prérogatives. Considérée comme dépositaire de l’autorité légale de l’Etat, la wilaya dans la tête de la majorité des citoyens est ce bâtiment qui est le lieu par excellence des réunions et dans lequel on entre à 8h du matin et on en ressort l’après-midi. Notamment, cette institution symbole de l’Etat fait office d’organisation relativement méconnue par les citoyens, dont le rôle et l’existence ne sont correctement perçus que par les cadres et les membres de l’exécutif de la wilaya composé des directeurs de structures de l’Etat, qui assument, sous l’autorité du wali, la gestion des différents secteurs d’activité de la wilaya, schématiquement, en plus de l’administratif : l’équipement, le transport, les infrastructures, le logement, la santé, le développement social et culturel, l’animation économique, le budget, le maintien de l’ordre public, etc.
Le wali est le délégué du gouvernement et l’ordonnateur unique au sein de la wilaya, et sa mission consiste à veiller à la réalisation des programmes inscrits par l’Etat. Les walis ont presque gouverné compte tenu de leur ampleur dans l’échiquier local et national ; on peut dire que c’est le deuxième type de pouvoir après celui du gouvernement, alors que l’organisation de l’Etat demeure centralisée. Dès lors, on ne peut que se poser cette question : nos wilayas sont-elles préparées tout particulièrement à l’après-pétrole en rapport avec l’évolution des mutations économiques mondiales ?
Le pays, plus que jamais, vit aujourd’hui une situation difficile et traverse une phase cruciale de son histoire en raison de sa forte dépendance aux hydrocarbures à laquelle l’Algérie entre dans sa cinquième année de la crise violente qui a déstabilisé le Trésor public en recourant notamment au financement dit non conventionnel par la création de la monnaie (l’usage de la planche à billets) est un symptôme particulièrement inquiétant. L’Algérie paie aujourd’hui de tout-pétrole dans le but d’accélérer le processus de transition d’un modèle économique financé par les ressources pétrolières à un modèle diversifié basé sur la libre initiative, productive et créatrice de richesses et d’emplois. L’industrie et l’agriculture ne contribuent respectivement que pour près de 5% et 10% au PIB, et loin des réalités des marchés, d’un concept managériel industriel et des évolutions mondiales.
El Watan