Il n’y a pas une marche qui passe sans assister à des scènes de mécontentement entre les journalistes sur le terrain et les citoyens qui leurs reprochent de ne pas dire la vérité au peuple en toute liberté et indépendance. « Si vous n’arrivez pas à faire votre travail de journaliste en toute liberté, indépendance et le respect de la déontologie, eh bien, changer de métier tout simplement », lance un citoyen de 50 ans, à l’égard d’une journaliste d’une chaine de télévision privé en plein couverture de la marche des étudiants, ce 19 mai 2019 à Alger centre. D’autres journalistes, n’ont pas de choix que d’interrompre leurs travaux en plein enregistrement, afin d’éviter les débordements qui pourra dégénérer sur d’autres situations plus complexe. Certains journalistes de chaines privées notamment, vont jusqu’à ne pas divulguer leurs appartenance à telle ou telle chaines de télévision pour lesquelles ils travaillent depuis. Ce constat qui dure depuis des années, commence par l’absence de briefing des rédactions elles-mêmes, afin d’éviter les sujets qui fâchent.
Les ouvriers de la plume
En plus de la précarité qui règne dans la corporation que tout le monde connait, un secret de polichinelle, les journalistes ne leurs reste que deux choix : d’abord, accepter de corrompre sa conscience professionnelle, ce qui ne relève plus du journalisme au sens noble du métier. Le deuxième choix, c’est de partir et renforcer le champ des chômeurs qui sont déjà nombreux à se plaindre du vide et tous les ennuies qui s’ensuivent. La noblesse du métier qui attire des milliers de jeunes chaque années, ne trouvent malheureusement pas de places et environnement adéquat on l’on peut faire avancer les choses et éclater les vérités que l’on cache aux autres. « J’aime le journalisme depuis mon enfance. Maintenant que j’ai eu mon master en journalisme, je suis déçu par la réalité et l’environnement qui règne. Je vais quitter le pays ou changer de métier tout simplement », déplore Kahina T.Répondant à la question de la situation et de l’évolution du journalisme, en Algérie, Omar Mohand, rédacteur en chef dans un quotidien national, qui a préféré garder l’anonymat, souligne « Ce que je peux dire est connu de tous. La sortie des journalistes de la presse publique et des médias lourds pour réclamer le respect de la notion service public, de la liberté d’expression révèle toute la situation de la presse Algérienne. C’est très malheureux pour tous ». déplore-t-il.
A.C