Les Etats membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont adopté mardi une résolution demandant plus de transparence sur les marchés des médicaments, mais le texte final a été en grande partie édulcoré suite à de longues négociations.
Le projet de résolution, présenté par l’Italie avec le soutien de près d’une vingtaine de pays, a été négocié pendant plusieurs jours à huis clos par les Etats membres, réunis depuis plus d’une semaine pour la 72e Assemblée mondiale de l’OMS, qui s’achève mardi à Genève.
Les négociations entre Etats membres se sont tenues à huis clos, mais l’OMS avait publié la semaine dernière sur son site une version intermédiaire de la résolution où l’on pouvait voir qu’un petit nombre de pays, dont l’Allemagne, la Suisse, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, demandaient un texte plus souple.
Mardi, un consensus a finalement été trouvé, permettant l’adoption formelle de la résolution par les Etats membres.
Le texte adopté a toutefois été largement atténué, notamment en matière de transparence sur les essais cliniques et sur les coûts de fabrication des médicaments.
Les promoteurs de la résolution sont parvenus à maintenir dans le texte final le principe de transparence sur les prix, le document invitant les Etats à « prendre des mesures appropriées visant à échanger publiquement des informations sur les prix nets ».
La résolution demande aussi aux Etats d’améliorer « la notification publique des informations sur la situation en matière de brevets et l’autorisation de mise sur le marché des produits sanitaires », alors que le projet présenté par l’Italie appelait plus clairement les pays à « améliorer la transparence concernant les brevets ».
La semaine dernière, près d’une cinquantaine d’ONG, dont MSF et Médecins du Monde, avaient lancé un appel en faveur de l’adoption d’une résolution « forte ».
Mais alors que le projet initial appelait les Etats à « exiger la diffusion des résultats et des coûts des essais cliniques humains », la résolution adoptée se contente de leur demander de prendre des mesures pour « appuyer la diffusion et une meilleure disponibilité des données sur les résultats et – s’ils sont déjà disponibles publiquement ou fournis à titre volontaire – sur les coûts des essais cliniques humains ».
La résolution se contente par ailleurs à demander aux Etats d' »améliorer la notification des informations par les fournisseurs sur les produits sanitaires homologués, par exemple les rapports sur les recettes, les prix, les unités vendues, les frais de commercialisation et les subventions », alors que le projet initial les appelait à « exiger que soient rendues publiques » des informations.
APS/AC