Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi a souligné, mercredi à Alger, « l’importance » d’organiser l’élection présidentielle afin de conférer au futur président de la République la « légitimité forte et suffisante » nécessaire au règlement de la crise politique que connaît l’Algérie. « Aller vers une élection présidentielle est important », a-t-il déclaré sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, soutenant que cette élection peut « conférer au futur président une légitimité forte et suffisante » qui ne peut découler que d' »un scrutin sincère et transparent ». Selon M. Charfi, l’organisation de l’élection présidentielle dans le délai fixé au 12 décembre prochain, permettra de conjurer les périls que peut susciter une période de « transition » et alléger les coûts de la solution à la crise actuelle sur tous les plans, notamment « politique et économique ». »L’intérêt d’aller vers une période de transition dans le cas de l’Algérie ne se présente pas », a-t-il estimé, relevant le risque de « se retrouver dans un Etat incontrôlable ». « Rien ne garantit la réussite de cette période », a-t-il ajouté.Il a réitéré, à l’occasion, l’engagement de l’Autorité et de ses 50 membres à œuvrer pour l’organisation d' »un scrutin libre et démocratique » qui permettra d’élire un « président légitime » et qui sera l’émanation d’une volonté populaire exprimée « sans craintes et sans contraintes ».« La transparence et la sincérité du scrutin sera assurée à 100% », a-t-il affirmé, soutenant que son instance « ne permettra aucune interférence ». Il a plaidé, dans ce contexte, pour la nécessité de renouer les liens de la confiance avec les citoyens, considérant que les conditions sont propices à l’organisation de l’élection présidentielle, citant à ce titre, la révision de la loi relative au régime électoral et la création de l’Autorité qu’il préside.« Les citoyens sont également responsables de la réussite du scrutin à travers l’exercice de leur droit de vote », a-t-il poursuivi. Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections a opposé, en outre, un démenti aux assertions selon lesquelles son instance a été désignée. « Elle n’est pas désignée. Je m’inscris en faux », a-t-il répondu à la question sur la désignation des membres de cette instance. L’Autorité a été proposée par les membres de la société civile et par les partis politiques qui ont participé au dialogue. Elle a été constituée dans le cadre du dialogue national. Son président a été élu à main levée et publiquement, en présence de la presse », a-t-il noté.Charfi a fait savoir, par ailleurs, qu’un groupe de contact au sein de l’Autorité a déjà été mis en place pour que « le transfert des prérogatives d’organisation des élections à l’Autorité se fait dans les temps voulus ». Il a annoncé, également, l’installation, à partir de la semaine prochaine, des démembrements de l’Autorité prévus par la loi, au niveau des wilayas et au niveau des communes et des représentations diplomatiques et consulaires.Un site internet propre à l’Autorité et dédié à l’organisation du scrutin sera lancé dans les prochaines 48 heures, selon le président de l’Autorité nationale indépendante des élections.
D.T