Le maintien de l’accord de réduction de la production, engagée par l’Opep, depuis 2016 pour stabiliser le marché, reste insuffisant pour une remontée conséquente des prix du brut, ont estimé dimanche des experts dans une déclaration à l’APS. Pour l’économiste et spécialiste des questions énergétiques, Mustapha Mekideche, la chute des prix de pétrole, survenue en juin courant, rendra « plus aisée » la reconduction de l’accord de réduction de la production de pétrole, au cours de la prochaine réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole Opep et ses partenaires, la Russie en tête, prévue le 2 juillet à Vienne. On a pu penser que la phase de stabilisation des prix du brut autour de 70 dollars était acquise pour toute l’année 2019. Cela n’est pas le cas, a relevé M. Mekideche, qui est également vice-président du Conseil national économique et social CNES.Il a, toutefois, estimé que la reconduction de l’accord de limitation des quotas, n’était pas suffisante » pour obtenir une remontée des prix du baril autour de 70 dollars, car, a-t-il dit, « d’autres incertitudes subsistent.La reconduction de l’accord de limitation de la production et les tensions au Moyen-Orient peuvent pousser vers une hausse des prix du brut, mais, à l’inverse, il y a d’autres fondamentaux du marché, de nature à tirer les prix vers le bas, a-t-il expliqué.Parmi ces derniers, l’expert a relevé « le niveau auquel se situera la hausse de la surproduction américaine pour le deuxième semestre 2019 et les effets des issues du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine sur la croissance mondiale et donc sur la demande pétrolière mondiale.Pour lui, un objectif intérimaire d’un prix du baril autour de 70 dollars, semble plus réaliste » que celui de 80 dollars, même si cela arrangerait mieux les recettes budgétaires de l’Algérie et ses équilibres extérieurs.A rappeler que le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab avait indiqué récemment à l’APS qu’un prix du baril oscillant entre 70 et 80 dollars, assure à la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach la poursuite de ses programmes de développement.Concernant la suggestion de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) en faveur d’un compromis pour éviter des prix de pétrole trop élevés, pouvant être pénalisants pour les producteurs et consommateurs, l’économiste estime que « la prudence de l’AIE est fondée », ajoutant que les expériences de 1986 et de 2014 sont là pour nous le rappeler.Pour sa part, l’expert international, M’hamed Hamidouche a estimé que pas mal d’informations focalisées sur la mésentente entre l’Iran et l’Arabie saoudite donnent des idées fausses sur ces futures négociations supposées difficiles et par conséquent, la fausse idée véhiculée qu’il s’agit de complications pour la reconduction de l’accord.
M.K