Ces expulsions forcées font partie du projet des autorités israéliennes de construction d’un nouveau quartier pour la ville de Dimona. Les habitants sont majoritairement des Israéliens juifs. Les habitants de Ras Jrabah seront réinstallés dans une ville bédouine pauvre et soumise à la ségrégation..
Un tribunal israélien a donné le feu vert pour l’expulsion forcée de 500 Bédouins palestiniens dans la région du Néguev/Naqab, ce qui illustre la profonde discrimination que subissent les citoyen·ne·s palestiniens d’Israël sous le régime d’apartheid, a déclaré Amnesty International le 28 juillet 2023. Dans sa décision en date du 27 juillet, la juridiction inférieure de Beer’sheva a jugé que les habitant·e·s du village de Ras Jrabah devront avoir quitté leurs habitations et évacué leurs terres, où leurs familles vivent depuis plusieurs décennies, avant mars 2024. Ils sont également contraints de payer une amende d’un montant de 117 000 shekels israéliens environ 31 700 dollars des États-Unis pour couvrir les frais de justice.
Ces expulsions forcées font partie du projet des autorités israéliennes de construction d’un nouveau quartier pour la ville de Dimona, dont les habitant·e·s sont majoritairement des Israélien·ne·s juifs. Les habitant·e·s de Ras Jrabah seront réinstallés dans une ville bédouine pauvre et soumise à la ségrégation, non loin de là .
 » Ce jugement montre que la législation israélienne très discriminatoire en ce qui concerne la propriété foncière agricole et immobilière est utilisée pour mettre en œuvre la politique d’apartheid israélienne contre les citoyen·ne·s palestiniens d’Israël, qui se voient systématiquement nier les mêmes droits que les Israëlien·ne·s juifs. Le temps est compté pour les habitant·e·s de Ras Jrabah, qui ne disposent que de quelques mois pour s’apprêter à tout quitter et pour abandonner le lieu où ils ont toujours vécu afin de permettre l’expansion de la ville de Dimona, dont la population est majoritairement juive. Les autorités palestiniennes cherchent une fois de plus à réduire la présence des Palestiniens dans la région du Néguev/Naqab, sous prétexte d’aménagement urbain, a déclaré Heba Morayef, directrice du programme régional Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.
Ce jugement souligne la nécessité de démanteler sans plus tarder le système israélien d’apartheid. Il faut que la communauté internationale fasse pression sur les autorités israéliennes afin qu’elle abandonne ces projets impitoyables et sa politique d’expulsion forcée des Palestinien·ne·s dans la région du Néguev/Naqab. Heba Morayef, directrice du programme régional Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.
Comme de nombreux Bédouins palestiniens de la région du Néguev/Naqab, dans le sud d’Israël, les habitant·e·s de Ras Jrabah vivent dans leur village depuis plusieurs générations, ce dont le gouvernement israélien refuse de tenir compte. L’Autorité foncière israélienne affirme que la présence des villageois·e·s gêne l’expansion de la ville de Dimona. Et ce, alors même que ces personnes ont demandé à être intégrées dans le nouveau quartier – demande que les autorités israéliennes ont rejetée.
L’association juridique qui reprĂ©sente les habitants, le projet d’expulsion de Ras Jrabah s’inscrit dans le cadre d’une vaste politique de remplacement des Palestinien·ne·s bĂ©douins par des IsraĂ©lien·ne·s juifs dans la rĂ©gion du NĂ©guev/Naqab.
Rédaction /Amnesty International