Les Ă©tudes se poursuivent pour la reconversion de la prison de Serkadji Alger en musĂ©e public national, qui sera un monument tĂ©moignant des souffrances des dĂ©tenus lors de l’occupation française, a indiquĂ©, mercredi, le Directeur de la recherche et de rĂ©insertion Ă la Direction gĂ©nĂ©rale de l’Administration pĂ©nitentiaire, M. Bourbala Fayçal.Dans une dĂ©claration Ă l’APS en marge de la commĂ©moration du 62ème anniversaire de l’exĂ©cution du chahid Ahmed Zabana, premier guillotinĂ© Ă la prison de Serkadji, M. Bourbala a fait Ă©tat de la poursuite des Ă©tudes pour la reconversion de cette prison en musĂ©e public national dans le cadre de la prĂ©servation de la MĂ©moire nationale.Le dĂ©cret exĂ©cutif de 2018, portant crĂ©ation d’un musĂ©e public national Prison Serkadji, a permis l’Ă©laborations des premières Ă©tudes qui se poursuivent actuellement pour le rĂ©amĂ©nagement de cet Ă©difice, tĂ©moigne des souffrances des AlgĂ©riens durant la guerre de libĂ©ration, a-t-il prĂ©cisĂ©.Pour rappel, le dossier de reconversion en MusĂ©e de la prison de Serkadji, vidĂ©e entièrement de ses pensionnaires en novembre 2014, avait Ă©tĂ© confiĂ©e au Ministère des moudjahidine.Surplombant la baie d’Alger, cette prison aurait Ă©tĂ© construite, selon les historiens, en 1856 sur le site d’une ancienne fortification turque, situĂ©e dans la haute Casbah d’Alger. Au temps de la colonisation, elle portait le nom de Prison de Barberousse, du nom du corsaire ottoman Baba Aroudj. La commĂ©moration du 62ème anniversaire de l’exĂ©cution du chahid Ahmed Zabana a Ă©tĂ© l’occasion pour les membres de l’Association des anciens condamnĂ©s Ă mort de se rassembler, au niveau de la cour de cette prison, pour se recueillir Ă la mĂ©moire d’Ahmed Zabana et son de compagnon Abdelkader Ferradj. A ce propos, le prĂ©sident de l’Association, Mustapha Boudina, a rappelĂ© que l’indĂ©pendance de l’AlgĂ©rie Ă©tait le seul objectif des sacrifices de ces hĂ©ros.Les prĂ©sents se sont remĂ©morĂ©s les dernières minutes de ces deux chahid ainsi que leur courage avant leur exĂ©cution Ă la guillotine, utilisĂ©e pour la première fois.Cette rĂ©union des anciens condamnĂ©s Ă mort se veut une reconnaissance pour nos prĂ©dĂ©cesseurs et un tĂ©moignage pour les gĂ©nĂ©rations montantes afin de connaitre les sacrifices des chouhada pour l’AlgĂ©rie, qui a besoin aujourd’hui de tous ses enfants afin de rester dĂ©bout et unie, a-t-il ajoutĂ© soulignant la souffrance des condamnĂ©s Ă mort, graciĂ©s en vertu des Accords d’Evian, et qui n’Ă©tait pas moins que celle des victimes de la barbarie coloniale en laissant tomber la guillotine.L’attente de leur tour, parfois jusqu’Ă 4 annĂ©es, n’Ă©tait pas facile pour ces prisonniers, qu’Allah a gratifiĂ© d’une autre chance pour vivre et pour voir l’AlgĂ©rie construire, aujourd’hui, grâce Ă sa jeunesse bâtir son histoire contemporaine sans renoncer aucunement aux valeurs de de la glorieuse RĂ©volution du 1er Novembre, a-t-il conclu.
Y.B