« Je vais bientôt partir en retraite. J’ai fais 30 ans de service et mon avenir est encore méconnu voire flou« . Ce cri de coeur très significatif d’une journaliste qui a passée presque toute sa carrière médiatique , reflète la situation des centaines et des milliers d’autres journalistes qui passent leurs carrieres médiatiques à contre dans des chambre d’hôtels et locations groupées.
Les journalistes résidents à l’hôtel El Manar se sont réunis, hier, pour débattre de leur situation sociale précaire qui n’a que trop duré.Cette énième réunion avait pour objectif de lancer un message fort aux autorités concernées, au Président de la République en particulier, pour leur demander de trouver une solution définitive « à leur problème qui traîne depuis de longues années ». En effet, malgré les efforts du Syndicat National des Journalistes SNJ et la bonne volonté de l’Etat de trouver une solution « des blocages sont constatés ».
Le collectif des résidents de l’hôtel compte encore une fois saisir tous les responsables et frapper à toutes les portes pour solutionner ce problème qui traine. « Il est inadmissible à mon âge, j’ai 60 ans, de vivre encore avec mes enfants dans une seule chambre d’hôtel « , s’indigne Djamel. « Cette situation ne peut plus continuer comme ça », ajoute-t-il. Lui emboîtant le pas Dalila dira que « nous sommes réunis encore aujourd’hui pour dénoncer cette précarité dans laquelle nous vivons. Nous sommes ici car nous étions menacés par le terrorisme mais la sécurité étant rétablie nous ne demandons que notre droit au relogement, comme tout citoyen Algérien ».
Une autre collègue toute émue nous confie : « Je vais bientôt partir en retraite. J’ai fais 30 ans de service et mon avenir est encore méconnu voire flou ». Une phrase très significative puisque cette journaliste a passé presque toute sa carrière et toute sa vie, comme beaucoup d’autres de ses collègues, dans une chambre d’hôtel. « Il faut avoir vécu 30 ans dans un hôtel pour comprendre. Ce n’est pas facile.
Les gens croient que nous passons des vacances alors que notre quotidien, nous qui vivons à longueur d’année, est très dur à l’hôtel », nous dit une autre consœur les larmes aux yeux. « Nous sommes privés des moyens les plus élémentaires pour une vie descente », lance-t-elle avec un soupir qui en dit long. Et d’ajouter que « souvent les gens ne voient en Sidi Fredj que la mer et les vacances alors que nous c’est notre vie quotidienne avec les longs embouteillages que nous subissons en été…Je vous assure passionnée de la mer j’en suis arrivée à la détester. Car lorsque les vendredi je sors de ma brigade à 19h j’arrive à la maison à minuit alors que ma journée a commencé à 7 heures du matin », regrette a-t-elle. Même aller travailler « relève d’un véritable parcours du combattant vu l’éloignement et la raretédes transports publics », souligne un autre résident. Les journalistes de l’hôtel El Manar déplore « l’état de dégradation avancé de cette structure hôtelière qui attend d’être rénovée ».
Selon eux, le danger les guette en permanence. « Il ne se passe pas un jour sans qu’un problème technique grave ne survienne dans une chambre », regrette une journaliste avant de nous rappeler le cas d’une collègue qui « a perdu toutes ses affaires suite à des infiltrations d’eau », ou une autre qui « a failli être brûlée vive suite à un court circuit ».En plus de toutes « ces tracasseries au quotidien », le collectif des journalistes résidents à l’hôtel El Manar dit Basta « aux intimidations de tous genre et les menaces d’expulsion qu’ils subissent depuis 2017, date à laquelle une opération de relogement a eu lieu ». Il était prévu que « tous les journalistes résidents soient relogés, mais nous sommes encore une quarantaine voire une cinquantaine à souffrir été comme hiver », précisent encore les résidents. Ces derniers disent « ne pas comprendre d’où viennent tous ces blocages ? » avant de lancer un appel au Président de la République pour trouver une solution à ce problème.Mountasser n’a pas hésité à dire que « nous aimerions voir cette structure hôtelière engranger des recettes et participer au développement économique du pays ».Pour rappel, logés depuis 1995 dans le cadre du logement sécuritaire, les journalistes en question attendent toujours de voir le bout du tunnel.
Sahra Achour