Les réserves commerciales de pétrole brut ont augmenté plus que prévu la semaine dernière, selon des chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie EIA, une nouvelle relativisée par le marché et qui n’a pas entravé la hausse des cours.
Durant la semaine achevée le 9 septembre, les stocks commerciaux se sont accrus de 2,4 millions de barils, contre 1,85 million attendu par les analystes. Comme toutes les semaines depuis plusieurs mois, le tableau est à nuancer du fait de l’utilisation des réserves stratégiques américaines, qui ont encore fondu de 8,4 millions de barils la semaine passée.
Les stocks stratégiques SPR affichent leur plus bas niveau depuis octobre 1984. Depuis que le gouvernement du président américain Joe Biden a demandé de puiser dans ces réserves, en septembre 2021, ce sont quelques 187 millions de barils qui en ont été retirés. Le gouvernement américain a indiqué, la semaine dernière, ne pas envisager de poursuivre cette stratégie au-delà du mois d’octobre, la limite fixée initialement.
La nouvelle ponction des SPR a tempéré la réaction du marché, a expliqué Phil Flynn, de Price Futures Group, d’autant que la hausse des réserves commerciales était nettement inférieure au chiffre donné mardi par la fédération professionnelle API American Petroleum Institute, soit 6 millions de barils. L’API annonce traditionnellement une estimation de l’évolution des réserves la veille de celle de l’EIA.
Accélération des cours
Ces éléments ainsi qu’un rebond technique après le décrochage de mardi, au diapason des Bourses mondiales, expliquent l’accélération des cours après la publication du rapport hebdomadaire de l’EIA, mercredi.
Dans l’après-midi, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre prenait 2,27%, à 95,29 dollars. Quant au baril de West Texas Intermediate WTI américain, avec échéance en octobre, il gagnait 2,69%, à 89,66 dollars. Lors de la semaine achevée le 9 septembre, la demande de produits pétroliers a poursuivi son repli. En moyenne sur quatre semaines, indicateur favori du marché qui redoute la volatilité des résultats hebdomadaires, elle est inférieure de près de 7% à son niveau de l’an dernier à la même époque.
Pour M. Flynn, les opérateurs relativisent ces données car le mois de septembre marque traditionnellement un ralentissement de la demande, mais aussi parce que le niveau des stocks de produits raffinés demeure globalement inférieur à son niveau habituel. La semaine aura été marquée par une nette diminution des importations de brut, qui sont tombées à leur plus bas niveau depuis fin février. Les exportations, elles, sont restées globalement stables. La production de brut est restée inchangée, à 12,1 millions de barils par jour.
F.F