Communiqué
Amnesty International va se mobiliser, dans le cadre de la campagne « Ecrire pour les Droits », afin de réclamer justice pour Zineb Redouane, une algérienne âgée de 80 ans, tuée lors d’une manifestation en France, indique l’organisation ce mercredi 23 novembre.
Lors d’une manifestation organisée, le 1er décembre 2018 à Marseille, des policiers utilisaient du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Voyant que du gaz lacrymogène entrait par sa fenêtre ouverte, Zineb est allée la fermer. L’un des policiers dans la rue a pointé un lance-grenades dans sa direction et a tiré, Zineb a été touchée au visage. Elle a été transférée à l’hôpital, mais l’intervention n’a pas pu être menée à bien car Zineb a fait plusieurs arrêts cardiaques avant de décéder.
Quatre ans après, l’enquête sur sa mort est encore en cours et personne n’a été inculpé ni suspendu pour cet homicide. Sa famille attend toujours que justice soit rendue.
Cette année, la campagne annuelle Ecrire pour les droits, est consacrée au droit de manifester. Tout au long de l’histoire, les manifestations ont été un puissant outil de changement. C’est pourquoi, les États répriment le droit de manifester. Aujourd’hui, plus que jamais, ce droit est remis en cause partout dans le monde. Nos membres et sympathisants vont se joindre à des centaines de milliers de personnes à travers le monde pour signer des pétitions, écrire des lettres de solidarité, envoyer des tweets et des courriels en faveur de Zineb Redouane mais aussi de Nacer Zefzafi, de Luis Manuel Otero Alcántara, de Vahid Afkari, de Chow Hang-Tung, de Joanah Mamombe, Netsai Marova et Cecillia Chimbiri. Le droit de manifester n’est pas un privilège mais un droit, que nous devons défendre tous ensemble.Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty International Algérie.
Des centaines de milliers de femmes, d’enfants et d’hommes, partout dans le monde, vont rejoindre Amnesty International et unir leurs forces pour soutenir :
- Le militant marocain Nacer Zefzafi, qui purge actuellement une peine de 20 ans de prison pour avoir manifesté pacifiquement, victime d’actes de torture et d’autres mauvais traitements, il est actuellement détenu dans des conditions déplorables alors que son état de santé décline.
- L’artiste cubain Luis Manuel Otero Alcántara, arrêté après la diffusion d’une vidéo dans laquelle il déclarait qu’il participerait à une manifestation. Il a été arrêté avant d’arriver sur le lieu du rassemblement, puis condamné à cinq ans d’emprisonnement.
- Le militant iranien Vahid Afkari, emprisonné injustement depuis 2018 pour avoir manifesté pacifiquement en Iran, actuellement détenu à l’isolement et victime de torture,
- La jeune avocate spécialiste des droits humains Chow Hang-tung emprisonnée à Hong Kong pour avoir organisé des veillées en hommage aux victimes de la répression de Tiananmen,
- Trois militantes zimbabwéennes, Joanah Mamombe, Netsai Marova et Cecillia Chimbiri enlevées, battues et agressées sexuellement après avoir mené une manifestation antigouvernementale au Zimbabwe.
En 2021, plus de 4,6 millions actions ont été menées à travers le monde dans le cadre de la campagne Ecrire pour les Droits. Ces actions ont transformé la vie des personnes. « Du fond du cœur, je peux dire que cette campagne m’a maintenue en vie, c’est ce qui les a empêchés de me tuer parce qu’ils savent que vous êtes là. » a déclaré Jani Silva, défenseure colombienne de l’environnement.
Rédaction/Amnesty Internationale