Les pourparlers prévus vendredi entre la contestation et le conseil militaire au Soudan pour finaliser des points sur lesquels les deux camps divergent toujours après la conclusion d’un accord sur le partage du pouvoir, ont été reportés, selon des leaders du mouvement. Les pourparlers ont été reportés », a déclaré Omar al-Digeir, un dirigeant de la contestation. « Nous avons besoin davantage de consultations pour parvenir à une position unifiée », a-t-il souligné, sans préciser de nouvelle date pour les discussions. Un autre leader du mouvement, Siddig Youssef, a lui aussi confirmé la suspension des discussions.Mercredi, les deux camps sont parvenus à une « déclaration politique », un accord sur le partage du pouvoir entre le Conseil militaire qui a succédé au président déchu Omar el-Béchir, destitué en avril, et les chefs de la contestation, premier pas vers un gouvernement civil, la principale revendication des manifestants.Selon cet accord signé après de difficiles négociations, un Conseil souverain composé de cinq militaires et six civils sera chargé de mener la transition pendant un peu plus de trois ans. Les militaires présideront cette instance pendant les premiers 21 mois, les civils prendront la relève pour les 18 mois restants.Les discussions devaient reprendre ce vendredi pour finaliser une « déclaration constitutionnelle » sur les questions en suspens parmi lesquelles figure « l’immunité absolue » réclamée par les généraux au pouvoir en lien avec la répression des rassemblements, une demande inacceptable pour les représentants de la contestation.Restent aussi la question de la création d’un Parlement de transition et celle du retrait des milices encore présentes à Khartoum et dans d’autres villes. Mais MM. Digeir et Youssef ont indiqué que les trois groupes rebelles faisant partie du mouvement de contestation ont exprimé des réserves concernant l’accord conclu mercredi. »Je vais à Addis-Abeba rencontrer le Front révolutionnaire soudanais pour avoir leur opinion », a expliqué M. Digeir, faisant référence à ces groupes rebelles actuellement basés en Ethiopie. « Les groupes armés ont exprimé leurs réserves à propos de la déclaration politique. Ils ne sont pas satisfaits de l’accord », a pour sa part souligné M. Youssef.
Réda/APS